Page:Sextus Empiricus - Les Hipotiposes pirroniennes.djvu/70

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notre jugement à l’égard des objets extérieurs.

Si les animaux, que l’on dit être privés de raison, en sont privés effectivement.

Par surcroît de droit, nous ajouterons ici une comparaison des animaux, que l’on dit être privés de raison, avec les hommes ; ce que nous serons par rapport à l’imagination, ou à l’intelligence : et après avoir rapporté, comme nous avons fait, des raisons solides et sérieuses, nous en ajouterons encore quelques autres d’une autre espèce, qui seront propres à rabattre l’enflure et la vanité des dogmatiques. Ceux de notre secte ont accoutumé de comparer simplement tous les animaux avec l’homme : mais les dogmatiques, voulant subtiliser, nient que la comparaison soit égale. Ainsi nous, pour avoir un plus ample sujet de nous moquer d’eux, nous ne parlerons que d’un seul animal, qui est le chien, qui semble tout à fait méprisable ; et par cette seule comparaison, nous trouverons que les animaux, dont nous parlons ici, ne nous sont point inférieurs, s’il s’agit de donner du poids et de l’autorité à leurs perceptions, ou à leur intelligence. Or tous les dogmatiques avouent unanimement que Ie chien a les sens meilleurs que nous. Il a l’odorat plus