Page:Sextus Empiricus - Les Hipotiposes pirroniennes.djvu/79

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ne sont jamais blessés ni attaqués par les crocodiles, quoiqu’ils en soient environnés, pour ainsi dire, de tous côtés. Les Éthiopiens, qui demeurent à l’opposite de Meroé le long du fleuve Hidaspe, mangent des scorpions et des serpents, et d’autres sortes d’animaux semblables, sans danger. Il y avait un certain homme nommé Rufin, à Chalcide, sur qui l’ellébore ne faisait aucun effet ; cet homme-là après en avoir bu, ni ne vomissait, ni ne se sentait purgé en aucune manière. S’il arrivait à Crisermus Erosillus de manger du poivre, il était en danger de souffrir de grands maux de cœur. Et un certain chirurgien, nommé Soterichus, dès qu’il sentait la fumée d’un poisson que l’on appelle silure, se sentait aussitôt attaqué d’un épanchement de bile. Un homme d’Argos, nommé Andron, était si peu sujet à la soif, qu’il parcourait les pays arides de la Libye, sans avoir besoin de boire. L’Empereur Tibère voyait dans les ténèbres. Aristote fait mention d’un certain homme de Tassos, qui croyait toujours voir devant lui la figure d’un homme.

Maintenant si la diversité des hommes, eu égard au corps, est si grande, comme nous venons de le faire voir, en nous contentant de rapporter quelques-unes des choses que l’on