Page:Sextus Empiricus - Les Hipotiposes pirroniennes.djvu/96

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Et une même tour vue de loin paraît ronde, et de près carrée. Voilà pour les distances.

A l’égard des lieux. La lumière d’une lampe paraît obscure au soleil, et brillante dans les ténèbres. Une rame paraît rompue dans l’eau et droite dehors. Un œuf est mou dans le corps de l’oiseau, et dur dehors. La pierre de lynx est humide dans le lynx et dure dans l’air. Le corail est mou dans la mer, et dur dans l’air. Une même voix paraît autre dans une trompette, autre dans des flûtes, et autre dans l’air tout simplement.

A l’égard des positions. Une image de plate peinture, vue presque tout à fait de côté, en sorte que l’œil ne soit presque point élevé au-dessus du tableau, paraît unie : mais si l’œil est plus élevé, si le tableau est assez incliné, ou vis-à-vis de l’œil, l’image paraît avoir des éminences et des enfoncements. Les cous des pigeons paraissent être de diverses couleurs, selon qu’ils se tournent différemment.

Or, comme toutes les choses qui s’aperçoivent par quelque sens, sont aperçues depuis quelque distance, dans quelque lieu, et dans quelque position, (toutes choses, chacune à part, causent une grande dans les perceptions ou dans les idées, comme nous l’avons