Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/108

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on affecte quelque geste choquant ; toute l’attention, tous les soins, toutes les précautions qu’un désir sincère de s’en défaire peut suggérer, suffisent à peine pour en venir à bout. La nature est bien autrement opiniâtre. Elle s’afflige & s’irrite sous le joug, toujours prête à le secouer : c’est un travail sans fin que de la maîtriser. L’indocilité de l’esprit est prodigieuse, surtout quand il est question des sentiments naturels & de ces idées anticipées, telles que la distinction de la droiture & de l’injustice. On a beau les combattre & se tourmenter ; ce sont des hôtes intraitables contre lesquels il faut recourir aux grands expédients, aux dernières violences. La plus extravagante superstition, l’opinion nationale la plus absurde ne les excluront jamais parfaitement.

Comme le Théisme, l’A-