Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/155

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châtimens à venir, celui qui, comme un bon Théiste, admet un Etre souverain dans la nature, une intelligence qui gouverne tout avec sagesse & bonté, peut-il imaginer qu’elle ait attaché son malheur en ce monde à des pratiques qui lui sont ordonnées ? Supposer que la Vertu soit un des maux naturels de la Créature, & que le Vice fasse constamment son bien-être, n’est-ce pas accuser l’ordonnance de l’Univers & la constitution générale des choses, d’un défaut essentiel & d’une grossière imperfection ?

Il me reste à considérer un nouvel avantage que le Théisme fournit à la Créature pour être vertueuse, à l’ex-

    Vertu dans ce Monde, ne sont pas les moins fermes dans l'attente de l’autre. Une proposition vrai-semblable, c'est qu'il est aussi naturel aux Défenseurs de la Vertu d’assurer l'immortalité de l'Ame qu'ils ont raison de souhaiter, qu'aux Partisans du Vice de combattre ce sentiment dont ils ont lieu de craindre la vérité.