Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/196

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a donné des armes offensives, depuis le Cheval & le Taureau jusqu’à l’Abeille & au Moucheron, ils entrent promptement en furie, ils fondent avec intrépidité sur tout agresseur, & défendent leurs petits au péril de leur propre vie. C’est l’animosité de ces créatures qui fait la sûreté de leur espèce. On est moins ardent à offenser, quand on sait par expérience que le lésé, quoiqu’incapable de repousser l’injure, ne la supportera pas tranquillement ; mais que, pour punir l’offenseur, il s’exposera sans regret à perdre la vie. De tous les Etres vivants, l’homme est le plus formidable en ce sens. Lorsqu’il s’agira de sa propre cause ou de celle de son pays, il n’y a personne dont il ne puisse tirer une vengeance, qu’il regardera comme équitable & exemplaire, & s’il est assez intrépide pour sacrifier sa vie, il est maître de celle d’un