Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/215

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

extérieures & étrangères au Mathématicien ; & quoique le sentiment des premiers plaisirs qu’il éprouve, & qui lui rendent habituelle l’étude de ces Sciences abstraites & pénibles, puisse devenir en lui une raison d’intérêt, ces premières voluptés, ces satisfactions originelles qui l’ont déterminé à ce genre d’occupation, ne peuvent avoir d’autre cause que l’amour de la vérité, la beauté de l’ordre & le charme des proportions ; & cette passion considérée dans ce point de vue, est du genre des affections naturelles. Car puisque son objet n’est point dans l’étendue du système individuel de la Créature, il faut ou la traiter d’inutile, de superflue, & conséquemment d’inclination dénaturée ; ou la prenant pour ce qu’elle est, l’approuver comme une délectation raisonnable, engendrée par la contemplation des nombres, de l’har-