Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/233

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c’est une affection naturelle, qui ne peut être que salutaire ; mais les Ministres en l’altérant, la rendent-ils sombre & farouche, les craintes & l’effroi l’accompagnent-ils ; combat-elle la fermeté, le courage & la liberté de l’esprit, c’est entre leurs mains un dangereux topique, & l’on remarque à la longue que ce précieux remède mal-à-propos administré, est pire que le mal. La considération effrayante de l’étendue de nos devoirs, un examen austère des mortifications qui nous sont prescrites, & la vue des gouffres ouverts pour les infracteurs de la Loi, ne sont pas toujours, & en tout temps, ni pour toutes sortes de personnes indistinctement des objets propres à calmer les agitations de l’esprit[1]. Le tempérament ne peut qu’em-

  1. Toute cette Doctrine répond exactement à la conduite de nos Directeurs éclairés qui