Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/269

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qui rompant tout commerce avec la Société, en abjure entièrement les devoirs, doit être sombre, triste, chagrin & mal constitué.

L’Homme séquestré, ou celui qui est séparé des hommes & de la Société, par accident ou par force, doit éprouver dans son tempérament, de funestes effets de cette séparation. La tristesse & la mauvaise humeur s’engendrent partout où l’affection sociale est éteinte ou réprimée : mais a-t-elle occasion d’agir en pleine liberté, & de se manifester dans toute son énergie, elle transporte la Créature. Celui dont on a brisé les liens, qui renaît à la lumière au sortir

    des dangers du monde, ou quelqu’autre motif autorisé par les conseils de Jesus-Christ & par les vûes sages de son Eglise, ont confiné dans des deserts. On considere dans tout le cours de cet ouvrage (comme on l’a déja dit mille fois, quoiqu’il fût toujours aisé de s’en appercevoir) l’homme dans son état naturel & non sous la Loi de grace.