Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

répandu l’allarme dans le camp des Dévots : telle eſt en eux l’aigreur & l’animoſité que, quoi qu’un Auteur puiſſe dire en faveur de la Religion, on ſe récriera contre ſon Ouvrage, s’il accorde quelques poids à d’autres principes. D’un autre part, les beaux eſprits & les gens du bel air, accoutumés à n’enviſager dans la Religion que quelques abus qui ſont la matiere éternelle de leurs plaiſanteries, craindront de s’embarquer dans un examen ſérieux, (car les raiſonneurs les effraient), & traiteront d’imbécile, un homme qui profeſſe le déſintéreſſement & qui ménage les principes de Religion. Il ne faut pas s’attendre à recevoir d’eux plus de quartier qu’on ne leur en fait ; & je les vois réſolus à penſer auſſi mal de la morale de leurs Antagoniſtes, que leurs Antagoniſtes penſent mal de la leur. Les uns