Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/46

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Qu’est-ce que l’opinion d’un homme ? celle qui lui est habituelle ; c’est l’hypothèse à laquelle il revient toujours, & non celle dont il n’est jamais sorti, que nous appellerons son sentiment, Qui pourra donc assurer qu’un homme qui n’est pas un stupide, est un parfait Athée ? Car si toutes les pensées ne luttent pas en tout temps, en toute occasion, contre toute idée, toute imagination, tout soupçon d’une Intelligence supérieure, il n’est pas un parfait Athée. De même, si l’on n’est pas constamment éloigné de toute idée de hasard ou de mauvais Génie, on n’est pas parfait Théiste. C’est le sentiment dominant qui détermine l’état. Quiconque voit moins d’ordre dans l’Univers que de hasard & de confusion, est plus Athée que Théiste. Quiconque aperçoit dans le monde des traces plus distinctes d’un mauvais Génie