Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/95

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nes ou mauvaises selon que leurs affections sensibles sont bien ou mal ordonnées. Mais c’est toute autre chose dans les Créatures capables de trouver dans le bien ou le mal moral, des motifs raisonnés de tendresse ou d’aversion ; car dans un individu de cette espèce, quelque déréglées que soient les affections sensibles, le caractère sera bon & l’individu vertueux, tant que ces penchants libertins demeureront subordonnés aux affections réfléchies dont nous avons parlé.

Il y a plus. Si le tempérament est bouillant, colérique, amoureux, & si la Créature domptant ces passions, s’attache à la vertu, en dépit de leurs efforts ; nous disons alors que son mérite en est d’autant plus grand, & nous avons raison. Si toutefois l’intérêt privé était la seule digue qui la retînt ; si, sans