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ACTE III, SCÈNE V.

une joyeuse bande, autrement dit cohue, — ou compagnie, ou, pour employer une figure, un chœur — qui devant votre honneur va danser la morisque. — Et moi, qui suis le régisseur général, — en ma qualité de pédagogue, faisant tomber — les verges sur les fesses des petits — et humiliant les grands sous la férule, — je te présente ici cette machine, ou ce décor, — ô duc exquis, dont la renommée d’intrépidité terrible, — de Dité à Dédalus, du poteau à la colonne, — est trompétée par le monde ! Viens en aide à mon pauvre bon vouloir, — et, d’un clin d’œil, regarde droit devant toi ; — regarde cette puissante troupe more qui, en ta présence — se risque ; more et risque, soudés ensemble, — font justement morisque, et c’est pour en danser une que nous sommes ici. — Le corps de notre fête, lequel ne manque pas de science, — c’est moi ; je parais le premier, tout grossier, tout brut, tout crotté que je suis, — pour débiter cette harangue devant ta noble grâce, — aux grands pieds de laquelle je dépose mon porte-plume. — Après moi vient le seigneur de Mai et sa brillante dame, — la camériste et le valet de chambre nocturne — qui font silencieusement tapisserie. Puis arrive — mon hôte, et sa grosse épouse, qui accueillent à ses dépens — le voyageur écorché, et d’un signe — avertissent le sommelier d’enfler le compte. — Puis le clown qui dévore les bêtes, et ensuite le bouffon, — le Bavien, avec sa longue queue, et son long instrument, — cum multis aliis qui forment la danse. — Dis oui, et tous vont s’avancer sur-le-champ.

thésée.

— Oui, oui, certainement, cher magister.

pirithoüs.

Qu’ils paraissent.

gerrold.

Intrate, filii ! En avant, et trémoussez-vous.