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SCÈNE V.

greene.

— Coûte que coûte, réussissez au gré de mes vœux. — Sur ce, je vous laisse pour une heure ou deux.

Il sort.
blackwill.

— Je te le déclare, Shakebag, je voudrais que cette affaire fût finie. — Je suis si appesanti que je puis à peine marcher. — Cette somnolence chez moi ne présage rien de bon.

shakebag.

— Eh quoi ! Will devient superstitieux ! — Alors, allons nous coucher, et que les épouvantails et les paniques — abattent notre courage par leur action chimérique !

blackwill.

— Allons, Shakebag, tu me méconnais grandement, — et tu m’outrages en me parlant de panique. — Si l’affaire qui nous occupe n’était pas si sérieuse, — je la remettrais pour me battre avec toi, — afin de te prouver que je ne suis pas un couard, moi ! — Je te déclare, Shakebag, que tu m’offenses.

shakebag.

— C’est que ton langage décelait une sorte d’inquiétude intime — et semblait annoncer une défaillance d’esprit. — Poursuis maintenant l’entreprise que nous avons commencée, — et ensuite tu me provoqueras si tu l’oses.

blackwill.

— Si je ne le fais pas, que le ciel m’extermine. — Mais laissons cela, et conduis-moi à la maison. — Là, tu verras que j’en ferai tout autant que Shakebag.

shakebag.

— voici la porte… Mais doucement ! il me semble qu’elle est fermée ! — Ce misérable Michel nous a trompés !

blackwill.

— Doucement ! Laisse-moi voir, Shakebag… Elle est vrai-