Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 2.djvu/379

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NOTES.

Cil (celui-ci) répondit :

— Nennin, monseigneur, si Dieu plaît ; mais il est en dur parti d’armes ; si auroit bien mestier (besoin) de votre aide.

— Messire Thomas, dit le roi, or retournez devers lui et devers ceux qui ci vous ont envoyé et leur dites, de par moi, qu’ils ne m’envoyent meshuy (maintenant) requerre (chercher) pour aventure qui leur advienne, tant que mon fils soit en vie ; et leur dites que je leur mande qu’ils laissent à l’enfant gagner ses éperons ; car je veux, si Dieu l’a ordonné, que la journée soit sienne, et que l’honneur lui en demeure et à ceux en quelle charge je l’ai baillé.

Sur ces paroles retourna le chevalier à ses maîtres et leur recorda ce que vous avez ouï ; laquelle réponse les encouragea grandement, et se reprirent en eux-mêmes de ce qu’ils avoient là envoyé. Si furent meilleurs chevaliers que devant, et y firent plusieurs grands expertises d’armes, ainsi qu’il apparut, car la place leur demeura à leur honneur.

Chroniques de Froissart.

(9) Dans Mesure pour mesure, nous retrouvons la même pensée. Le duc, s’adressant à la vie, lui dit : « Tu es le jouet de la mort ; car tu t’évertues à la fuir, et tu ne cesses de courir vers elle. »

For him thoThou art Death’s fool,
For him thou, labour’st by thy flight to run,
And yet run’st toward him still.

(10)

And Kings approach the nearest unto God,
By giving life and safety unto men.

Ces deux vers traduisent presque littéralement cette phrase de Cicéron (Pro Ligario) : « Homines enim ad deos nulla re propius accedunt, quàm salutem hominibus dando. » La même idée est exprimée avec un tour différente la scène II de Titus Andronicus : Tamora dit à Titus : « Veux-tu te rapprocher de la nature des dieux ? Rapproche-toi d’eux en étant clément. »