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SCÈNE IX.

BUSARD.

On dit que vous êtes un homme de lettres… Ah çà, monsieur… Garde Doguin, veillez sur ses armes… Nous vous apprendrons à déblatérer contre les sergents, à les mettre en scène, à égratigner leurs vices.

GEORGE.

Ah ! traitez-moi comme un gentleman… Je ne suis guère moins.

BUSARD.

Vous un gentleman ! voilà, en vérité, une bonne plaisanterie. Est-ce qu’un lettré peut être un gentleman, quand les gentlemen ne veulent pas être lettrés ? Voyez les fils des bourgeois opulents ; lettrés ou non, ils sont gentlemen de par le métier de leurs pères… Un homme de lettres, gentleman !

GEORGE.

Oui, que la fortune m’accable de tous ses coups, elle n’entamera pas ma qualité de gentleman, accidens inseparabile de mon sang.

CORBIN.

N’importe, vous vous êtes rudement encanaillé, je vous le garantis.

BUSARD.

Allez devant, garde Doguin, et enregistrez l’action au greffe.

Sort Doguin.
GEORGE.

Je vous en prie, ne me rudoyez pas, j’irai où vous voudrez.

BUSARD.

Oh ! il est dompté ; lâchez-le, sergent.

GEORGE.

De grâce, à la requête de qui suis-je arrêté ?

BUSARD.

Eh ! à la requête de l’hôtesse chez qui vous demeurez,