Monsieur, — voici l’homme qui peut répondre — à toutes vos demandes.
— Salut, vénérable seigneur ! que les dieux vous gardent !
— Et vous aussi, monsieur, et puissiez-vous avoir une vie plus longue que la mienne, — et une mort somme je la voudrais !
Voilà un bon souhait. — Étant sur la côte en train d’honorer les fêtes de Neptune, — j’ai vu ce magnifique navire voguer devant nous, — et je suis venu à bord pour savoir d’où vous venez.
D’abord, monsieur, quelle est votre fonction ?
— Je suis gouverneur du pays qui est devant vous.
Monsieur, — notre vaisseau est de Tyr ; il a à son bord le roi, — un homme qui depuis trois mois n’a parlé — à personne et ne s’est nourri que juste assez — pour prolonger sa douleur.
— Quel est le motif de son affliction ?
— Ce serait trop long, monsieur, à raconter en détail ; — mais sa douleur a pour cause principale la perte — d’une fille et d’une épouse bien-aimées.
— Ne pourrions-nous donc pas le voir ?
Vous le pouvez, — mais votre visite est inutile ; il ne veut parler — à personne.