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SCÈNE VII.

à Londres avant le point du jour. Mets-toi à l’affût près du logis de ce jeune gars de Devonshire, mais reste inaperçu ; et, dès qu’il sortira (il sortira pour sûr de bonne heure)…

artichaud.

Eh quoi ! voudriez-vous que je tirasse l’épée contre lui, dès qu’il mettra le pied dans la rue ?

lancelot.

Non, pour rien au monde, mon cher. Tu ne tireras l’épée que sur le terrain. Car il se rend sur le terrain pour s’y battre avec cet enragé Flowerdale. Là tu prendras le parti d’Olivier, mon gendre ; car Olivier sera mon gendre, et épousera Luce. Tu me comprends, maraud ?

artichaud.

Oui, monsieur, je vous comprends ; mais ma jeune maîtresse ferait un mariage mieux assorti en épousant mon camarade Asphodèle.

lancelot.

Tais-toi. Asphodèle est un coquin ; cet Asphodèle est un coquin fieffé.

Artichaud sort.
Entre Girouette.

Maître Girouette, vous arrivez fort à propos ; l’enragé Flowerdale a lancé un cartel ; et devinez qui doit y répondre ce garçon du Devonshire, mon gendre Olivier !

girouette.

C’est fort triste, bon sir Lancelot ; mais, si vous suivez mon avis, nous apaiserons la furie de l’agresseur.

lancelot.

Et comment, je vous prie ?

girouette.

Eh bien, en promettant au jeune Flowerdale la belle Luce aux lèvres vermeilles.