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LE PRODIGUE DE LONDRES.

dèlia.

— J’ai entendu souvent cette voix-là ! — Eh quoi ! mon frère Flowerdale devenu un voleur !

mathieu.

— Oui, morbleu, et j’en rends grâces à votre père. — Allons, ma sœur, allons, votre argent ! — Je dois mener l’existence à laquelle le monde me réduit ; — ce n’est pas un crime de voler, quand personne ne donne plus rien.

dèlia.

— Ô Dieu ! toute grâce est-elle donc bannie de ton cœur ? — Songe à l’infamie qui s’attache à un pareil acte.

mathieu.

— Ne me parlez pas d’infinie. Allons, donnez-moi votre bourse ; — je vais vous garrotter, ma sœur, pour plus de sûreté.

dèlia.

— Non, ne me garrotte pas. Tiens, voici tout ce que j’ai ; — et puisse cet argent racheter ta faute !

Entrent Olivier, sir Arthur et Artichaud.
artichaud, criant.

Au voleur ! au voleur ! au voleur !

olivier.

Au voleur ! Où vois-tu des voleurs, mon ser ?… Quoi ! mistress Délia ! c’est vous sans doute qu’on a volée ?

dèlia.

Non, maître Olivier. C’est maître Flowerdale qui a voulu me faire une farce.

olivier.

Comment ! Flowerdale, ce misérable ! Drôle, ze vous rencontre à propos ; en garde !

mathieu.

Monsieur, je ne veux pas avoir affaire à vous, je suis trop occupé.