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SCÈNE XIII.

Écoute, petite flamande, un mot.

luce.

Que me voulez-vous ?

délia.

— Sœur Luce, ce n’est pas en déguisant votre voix — et votre personne que vous parviendrez à me donner le change. — Je vous reconnais. Qu’est-ce que ceci veut dire, je vous prie ?

luce.

— Puisque vous m’avez reconnue, sœur, gardez-moi le secret. — Si j’ai pris ce déguisement, — c’est pour vivre quelque temps ignorée — de mon père et de mes amis ; — je veux voir ainsi quelle action le temps exercera — sur la vie désordonnée de maître Flowerdale.

délia.

— Oh ! il est pire qu’un méchant. Je t’en prie, abandonne-le — et ne pense plus à lui.

luce.

— Ne me donnez pas un pareil conseil. — Quand il serait pire que les pires, — un unique bon moment peut réparer tout le mal — de sa vie passée. — Donc, chère sœur, ne me dénoncez pas. — Si jamais son cœur se repent, ce ne sera jamais trop tard.

délia.

— Soit ! Puisqu’aucun conseil ne peut altérer votre résolution, — je ne vous dénoncerai pas. Vous vous aveuglez volontairement.

luce.

— Merci, Délia… Il faut maintenant que je plaise — à ma sœur Francis ; et celle-là n’est ni juste ni sensée.

Elles sortent.