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SCÈNE VIII.

moll.

Je suis bien aise d’avoir encore l’usage de ma langue. C’est toujours cela. Je trouverai bien moyen de me marier, et bientôt, j’espère.

lady plus.

Oh ! où est mon frère sir Godfrey ? Je voudrais qu’il fût ici, je lui raconterais avec quelle sûreté prophétique cet habile garçon a tout prédit.

Entre sir Godfrey, furieux.
sir godfrey.

Ah ! ma chaîne, ma chaîne ! j’ai perdu ma chaîne ! Où sont ces misérables valets ?

lady plus.

Oh ! il a perdu sa chaîne.

sir godfrey.

Ma chaîne ! ma chaîne !

lady plus.

Frère, de la patience ! Écoutez-moi. Vous savez, je vous ai dit qu’un homme fort expert m’avait dit que vous feriez une perte, et ainsi il a prophétisé la vérité.

sir godfrey.

Fi ! c’est un misérable d’avoir prophétisé la perte de ma chaîne ! Elle valait plus de trois cents écus. Et puis, elle avait appartenu à mon père, au père de mon père, à l’arrière-grand-père de mon grand-père. J’aurais autant aimé perdre mon cou que la chaîne qui y était suspendue. Oh ! ma chaîne ! ma chaîne !

lady plus.

Oh ! frère, qui donc est à l’abri des accidents ? Il est fort heureux que celui-ci ne soit pas plus considérable.

sir godfrey.

Plus considérable ! Ô ma charitable sœur, vous auriez