Corinéius a sous son commandement — dix mille vaillants hommes d’armes prêts à marcher, — et, si les circonstances l’exigent, — Corinéius en aura davantage.
— Et dans les plaines de la martiale Cambrie, — près des flots argentés de l’orageux Ithan, — là où les fées au pied léger bondissent de rivage en rivage, — le jeune Camber a une armée regorgeant d’or et de vivres, — vingt mille braves cavaliers, — parfaitement exercés aux luttes de la chevalerie, — que leur courage rend tout à fait invincibles. — Tous ces hommes, et d’autres encore, si les circonstances l’exigent, — je les offre pour venger la mort de mon père.
— Merci, aimable oncle ! mon bon frère, merci ! — Car c’est la vengeance, la douce vengeance — qui peut seule soulager et terminer mes maux. — J’en jure par l’épée du sanglant Mars, — jamais le doux repos ne pénétrera sous mon front, — que je ne sois vengé du traître — qui a tué mon noble frère Albanact. — Sonnez, trompettes et tambours, rassemblons nos troupes, — car nous allons marcher tout droit sur l’Albanie.
— Nous voilà parvenu, victorieux conquérant, — près des flots argentés du fleuve qui, en mémoire de notre victoire, — sera appelé de notre nom, — et deviendra célèbre dans la postérité ; — car j’espère fermement, avant que le