WILLIAM. Accusatif hinc[1].
EVANS. Rappelez-vous bien, mon enfant : hinc, hanc, hoc.
Mme VABONTRAIN. Hi ! han ! C’est donc la langue des ânes, que votre latin ?
EVANS, à Mme Vabontrain. Femme ! laissez là vos bavardages. (À William.) William, quel est le vocatif ?
WILLIAM. Ô ! vocatif, ô !
EVANS. Vous oubliez, William. Vocatif caret.
Mme VABONTRAIN. Carotte ! c’est un fort bon légume.
EVANS. Femme, silence !
Mme PAGE, à Mme Vabontrain. Taisez-vous !
EVANS. Quel est le cas du génitif pluriel, William ?
WILLIAM. Le cas du génitif pluriel ?
EVANS. Oui.
WILLIAM. Le génitif se décline : horum, harum, horum.
Mme VABONTRAIN. Quoi ! voilà le cas de Jenny ? Jenny est encline au rhum ? Je ne savais pas cela. C’est bien vilain de sa part ; mais il ne faudrait pas le dire. Fi donc !
EVANS. Femme, n’avez- vous pas de honte ?
Mme VABONTRAIN. Vous lui apprenez là de belles choses, par ma foi ! Poules grasses ! hi ! han ! Jenny est encline au rhum. Fi ! c’est honteux !
EVANS. Êtes-vous lunatique ? n’avez-vous aucune intelligence des cas, des nombres et des genres ? Vous êtes la chrétienne la plus sotte que j’aie vue de ma vie.
Mme VABONTRAIN. Je vous en prie, retenez votre langue.
EVANS. Maintenant, William, récitez-moi quelques déclinaisons de vos pronoms.
WILLIAM. Qui, quœ, quid.
EVANS. C’est ki, kœ, kod ; si vous oubliez votre kod (code), vous méritez le fouet. Maintenant, mon garçon, vous pouvez aller jouer.
Mme PAGE. Il est plus savant que je ne croyais.
EVANS. Il a une excellente mémoire. Adieu ! madame Page.
Mme PAGE. Adieu ! mon bon sir Hugues. (Sir Hugues s’é-
- ↑ La diphthongue nasale in se prononce en anglais inne.