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Page:Shakespeare - Œuvres complètes, Laroche, 1842, vol 1.djvu/23

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page 0 —1 1366 2503 "NOTICE SUR SHAKSPEARE. xiij de longue main exercé à l’assouplir, à la dompter, à lui faire prendre à volonté toutes les formes, même les plus étrangères à son génie et à son allure. Or, c’est là une œuvre laborieuse, longue, difficile, , Et ce péaible ouvrage Jamais d’un écolier ne fut l’appreutissage. Notre traduction contient trente-six drames, parmi lesquels il en est un (la première partie de Henri f^I) qui, ainsi que nous l’avons déjà dit, n’est pas de Shakspeare. Toutefois nous l’avons conservé, parce qu’il sert à faire mieux comprendre les deux autres parties de cette trilogie historique. Nous n’avons pas cru devoir admettre Titus Andronicus, que tous les commentateurs s’accordent à repousser, quoique tous les éditeurs persistent à le comprendre dans leur collection. Ce drame barbare et absurde ne porte dans aucune de ses parties l’empreinte du style ni du génie de Shakspeare. Au contraire, ce double caractère se retrouve à chaque ligne dans la composition de Pdriclès ; aussi l’avons-nous conservé. Nous n’avons pas classé les drames de notre auteur dans leur ordre chronologique, par plusieurs raisons ; d’abord à cause de l’incertitude qui règne à cet égard parmi les commentateurs ; ensuite parce que ce classement eût jeté de la confusion dans les drames historiques, composés à des époques très-diverses, et les eût rendus inintelligibles ; — par exemple la composition des deux parties de Henri FI a précédé celle des deux parties de Henri IV ; — enfin par le désir de jeter de la variété dans une collection si nombreuse. Ainsi la Tempête, qui ouvre la marche de ces drames si divers de physionomie et d’allure, n’a été composée qu’en 1611, tandis que les deux parties de Henri F/ datent de 1592 ; et que la composition de Périclès remonte à 1390. On remarquera que cette traduction est véritablement complète ; nous n’avons rien omis ; nous avons cru devoir au plus grand poëte de l’Angleterre de le produire aux regards de notre nation avec tous ses titres bons ou mauvais, laissant au public, ce juge suprême, à prononcer en dernier ressort. Cette loyauté scrupuleuse, nous l’avons crue d’un bon exemple ; et à défaut de tout autre mérite, celui-là du moins nous est acquis. Benjamin Laroche. ler mars 1842. I