Avant d’apprendre à aimer, je m’accoutumerai à obéir.
Et si ton mari allait porter ailleurs ses hommages ?
J’attendrais sans murmurer qu’il revînt à moi.
La patience est facile à qui n’a aucun sujet de s’émouvoir ; ils peuvent être doux et calmes ceux que rien ne contrarie : quand nous entendons les cris du malheureux brisé sous les coups de l’adversité, nous lui disons de se taire ; nais si nous avions à porter le même fardeau de douleur, nous gémirions autant, et peut-être davantage. Toi qui n’as point le mari ingrat qui t’afflige, tu m’offres pour me consoler une résignation impuissante ; mais si jamais tu viens à éprouver es mêmes injures, tu chercheras vainement en toi cette sotte résignation.
LUCIENNE. Allons, je veux me marier un jour, ne fût-ce que pour en faire l’épreuve. — Voilà ton esclave ; ton mari ne doit pas être loin.
Entre DROMIO
DÉPHÈSE.
ADRIENNE. Dis-moi, ton maître retardataire te suit-il de.rès ?
DROMIO d’éphèse. Oh ! il m’a serré de très-près ; mes deux reilles en savent quelque chose.
ADRIENNE. Lui as-tu parlé ? T’a-t-il fait connaître ses in— întions ?
DROMIO D’ÉPHÈSE. Oui, d’une manière un peu rude ; il m’a
☞ tement imprimé ses convictions.
ADRIENNE. Ce qu’il t’a dit était-il donc si difficile à com— )nndre ?
MOMio d’éphèse. Il m’a payé de raisons si palpables que e n> les ai que trop senties, et néanmoins si singulières que e nai pu y rien concevoir,
ArRiENNE. Mais, dis-moi, va-t-il rentrer au logis ? Il paraît raillent qu’il est fort empressé de complaire à sa femme !
DROMIO d’éphèse. Oh ! assurément, madame, mon maître st foi à lier.
ADRIENNE. Commeut, maraud, fou à lier ?
DRCMIO d’éphèse. Oui, je soutiens qu’il est fou : quand je ai prié de vouloir bien venir dîner, il m’a redemandé mille