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Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 3.djvu/120

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ment peut-on prendre
si promptement la contagion ? Il me semble que je sens toutes les
perfections de ce jeune homme se glisser furtivement et subtilement dans
mes yeux. Allons, soit.--Holà, Malvolio !

(Rentre Malvolio.)

MALVOLIO.--Me voici, madame, à vos ordres.

OLIVIA.--Cours après ce messager impertinent, l’homme du comte : il a
laissé cette bague ici malgré moi ; dis-lui que je n’en veux point.
Recommande-lui bien de ne pas flatter son maître, et de ne pas nourrir
ses espérances : je ne suis point pour lui. Si le jeune homme veut
revenir ici demain, je lui expliquerai les raisons de mon refus. Cours
vite, Malvolio.

MALVOLIO.--Madame, j’y cours.

(Il sort.)

OLIVIA.--Je ne sais trop ce que je fais ; et je crains de trouver que
mes yeux sont des flatteurs qui en imposent à mon jugement[29]. Destin,
montre ta puissance : nous ne disposons pas de nous-mêmes. Ce qui est
décrété doit arriver ; qu’il en soit fait ainsi !

(Elle sort.)

[Note 29 : Mine eye too great a flatterer for my mind.]

FIN DU PREMIER ACTE