vous. (Un second chevalier passe.) Quel est le second qui se présente ?
Thaisa : Un prince de Macédoine, mon noble père ! L’emblème de son bouclier est un chevalier armé, vaincu par une dame ; la devise est en espagnol : Più per dulçura que per fuerça.
(Un troisième chevalier passe.)
Simonide : Et quel est le troisième ?
Thaisa : Le troisième est d’Antioche ; son emblème est une guirlande de chevalier, avec cette devise : Me pompæ provehit apex.
(Un quatrième chevalier passe.)
Simonide : Quel est le quatrième ?
Thaisa : Il porte une torche brûlante renversée, avec ces mots : Quod me alit me extinguit.
Simonide : Ce qui veut dire que la beauté a le pouvoir d’enflammer et de faire périr.
(Un cinquième chevalier passe.)
Thaisa : Le cinquième a une main entourée de nuages, tenant de l’or éprouvé par une pierre de touche. La devise dit : Sic spectanda fides.
(Un sixième chevalier passe.)
Simonide : Et quel est le sixième et dernier, qui t’a présenté lui-même son bouclier avec tant de grâce ?
Thaisa : Il paraît étranger ; mais son emblème est une branche flétrie qui n’est verte qu’à l’extrémité, avec cette devise : In hac spe vivo.
Simonide : Charmante devise ! Dans l’état de dénûment où il est, il espère que par vous sa fortune se relèvera.
Premier Seigneur : Il avait besoin de promettre plus qu’on ne doit attendre de son extérieur ; car, à son armure rouillée, il semble avoir plus l’usage du fouet que de la lance.
Second Seigneur : Il peut bien être un étranger, car il vient à un noble tournoi avec un étrange appareil.
Troisième Seigneur : C’est à dessein qu’il a laissé jusqu’à ce jour son armure se rouiller, pour la blanchir dans la poussière.