Boult : Oui, les unes sont d’une façon et les autres d’une autre. Mais dites donc, maîtresse, puisque j’ai procuré le morceau…
La Femme : Tu voudrais en couper ta part sur la broche.
Boult : Peut-être bien.
La Femme : Et qui donc te le refuserait ? Allons, jeunesse, j’aime la forme de vos vêtements.
Boult : Oui, ma foi, il n’y a pas encore besoin de les changer.
La Femme : Boult, va courir la ville ; raconte quelle nouvelle débarquée nous avons ; tu n’y perdras rien. Quand la nature créa ce morceau, elle te voulut du bien. Va donc dire quelle merveille c’est, et tu auras le prix de tes avis.
Boult : Je vous garantis, maîtresse, que le tonnerre réveille moins les anguilles que ma description de cette beauté ne remuera les libertins. Je vous en amènerai quelques-uns cette nuit.
La Femme : Venez par ici, suivez-moi.
Marina : Si le feu brûle, si les couteaux tuent, si les eaux sont profondes, ma ceinture virginale ne sera pas dénouée. Diane, à mon secours !
La Femme : Qu’avons-nous à faire de Diane ? Allons, venez-vous ?
(Ils sortent.)
Scène IV
Tharse. Appartement dans le palais de Cléon.
Entre Cléon avec Dionysa.
Dionysa : Quoi ? êtes-vous insensé ; n’est-ce pas une chose faite ?
Cléon : Dionysa, jamais les astres n’ont été témoins d’un meurtre semblable.
Dionysa : Allez-vous retomber dans l’enfance ?