Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 5.djvu/504

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parler, refuserait de le faire. Ah ! si les dieux daignaient me délivrer de cette maison ! -Tiens, voilà de l’or, si ta maîtresse veut en gagner par moi, publie que je sais chanter et danser, broder, coudre, sans parler d’autres talents dont je ne veux pas tirer vanité. Je donnerai des leçons de toutes ces choses ; je ne doute pas que cette ville populeuse ne me fournisse des écolières.

Boult : Mais pouvez-vous enseigner tout ce que vous dites ?

Marina : Si je ne le puis, ramène-moi ici et prostitue-moi au dernier valet qui fréquente cette maison.

Boult : Fort bien, je verrai ce que je puis pour toi ; si je puis te placer, je le ferai.

Marina : Mais sera-ce chez d’honnêtes femmes ?

Boult : Ma foi, j’ai peu de connaissances parmi celles-là ! mais puisque mon maître et ma maîtresse vous ont achetée, il ne faut pas songer à s’en aller sans leur consentement : je les informerai donc de votre projet, et je ne doute pas de les trouver assez traitables. Venez, je ferai pour vous ce que je pourrai. Venez.

(Ils sortent.)

Fin du quatrième acte.