Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 5.djvu/512

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Périclès : Sois bénie, lève-toi, tu es mon enfant. Donnez-moi d’autres vêtements. Hélicanus, elle n’est pas morte à Tharse (comme l’aurait voulu Cléon) ; elle te dira tout, lorsque tu te prosterneras à ses pieds, et tu la reconnaîtras pour la princesse elle-même. Qui est cet homme ?

Hélicanus : Seigneur, c’est le gouverneur de Mitylène, qui, informé de vos malheurs, est venu pour vous voir.

Périclès : Je vous embrasse, seigneur. Donnez-moi mes vêtements, je suis égaré par la joie de la voir. Oh ! que les dieux bénissent ma fille. Mais écoutez cette harmonie. Ô ma Marina, dis à Hélicanus, dis-lui avec détail, car il semble douter ; dis-lui comment tu es ma fille. Mais quelle harmonie !

Hélicanus : Seigneur, je n’entends rien.

Périclès : Rien ? C’est l’harmonie des astres. Écoute, Marina.

Lysimaque : Il serait mal de le contrarier, laisse-le croire.

Périclès : Du merveilleux ! n’entendez-vous pas ?

Lysimaque : De la musique ; oui, seigneur.

Périclès : Une musique céleste. Elle me force d’être attentif, et un profond sommeil pèse sur mes paupières. Laissez-moi reposer.

(Il dort.)

Lysimaque : Donnez-lui un coussin. (On ferme le rideau de la tente de Périclès.) Laissez-le. Mes amis, si cet événement répond à mes voeux, je me souviendrai de vous.

(Sortent Lysimaque, Hélicanus, Marina et la jeune dame qui l’avait accompagnée.)


Scène II

Même lieu.

Périclès dort sur le tillac ; Diane lui apparaît dans un songe.

Diane : Mon temple est à Éphèse, il faut t’y rendre et faire un sacrifice sur mon autel. Là, quand mes minis-