Aller au contenu

Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 7.djvu/140

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

fera pleurer mille veuves privées de leurs époux, mille mères privées de leurs enfants : elle coûtera la ruine de maint château ; des générations qui ne sont pas encore nées auront sujet de maudire l’insultante ironie du dauphin. Mais les événements sont dans la main de Dieu, à qui j’en appelle, et c’est en son nom, annoncez-le au dauphin, que je me mets en marche pour me venger, suivant mon pouvoir, et déployer un bras armé par la justice dans une cause sacrée. Allez, sortez de ces lieux en paix, et dites au dauphin que sa raillerie paraîtra le jeu d’un esprit bien léger et bien indiscret, lorsqu’elle fera verser plus de larmes qu’elle n’a excité de sourires. — Conduisez ces députés sous une sûre escorte. — Adieu.

(Les ambassadeurs sortent.)

Exeter. — C’est là vraiment un joyeux message !

Le roi. — Nous espérons bien en faire rougir l’auteur ; ainsi, mes lords, ne perdons aucun instant qui puisse accélérer notre expédition ; car nous n’avons plus maintenant d’autres pensées que la France, après nos devoirs envers Dieu qui doivent passer avant nos affaires. Rassemblons promptement le nombre de troupes nécessaires pour ces guerres, et méditons sur tous les moyens qui peuvent ajouter, avec une célérité raisonnable, des plumes à nos ailes ; car, j’en atteste Dieu, nous châtierons le dauphin aux portes de son père ; ainsi que chacun s’occupe des moyens d’entamer promptement cette belle entreprise.

(Tous sortent.)

FIN DU PREMIER ACTE.