Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 7.djvu/142

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pour la France. — Accordez-nous votre patience et pardonnez l’abus du changement de lieu auquel nous sommes réduits pour resserrer la pièce dans son cadre. — La somme est payée, les traîtres sont d’accord. — Le roi est parti de Londres, et la scène est maintenant transportée à Southampton ; c’est à Southampton que le théâtre s’ouvre en ce moment ; c’est là qu’il faut vous asseoir. De ce lieu nous vous ferons passer en France, et nous vous en ramènerons en charmant les mers pour vous procurer un passage heureux et calme : car, autant que nous le pourrons, nous tâcherons que nul de vous n’ait le plus léger malaise pendant tout le spectacle. Mais jusqu’au moment du départ du roi, c’est à Southampton que nous transférons la scène.

(Le chœur sort.)


Scène I

Londres ; East-Cheap. Entrent NYM et BARDOLPH.

Bardolph. — Ah ! je suis charmé de vous rencontrer, caporal Nym.

Nym. — Bonjour, lieutenant Bardolph.

Bardolph. — Eh bien, le vieux Pistol et vous, êtes-vous toujours amis ?

Nym. — Pour moi, certes, cela m’est bien égal : je ne fais pas grand bruit ; mais quand l’occasion se présentera, on me verra la saisir en souriant. N’importe, il arrivera ce qui pourra. Non, je n’ose pas me battre. Mais je ne veux que donner un coup d’œil, et puis tenir mon fer devant moi. C’est une simple lame ; mais qu’est-ce que cela fait ? elle sera bonne pour le chaud et le froid autant qu’épée d’homme vivant ; et voilà tout le plaisant de la chose.

Bardolph. — Je veux vous donner à déjeuner pour vous rapatrier : et nous irons tous trois en France