Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1863, tome 4.djvu/289

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Scène II

Une autre partie de la forêt.

JACQUES, LES SEIGNEURS en habits de gardes-chasse.

JACQUES.—Quel est celui qui a tué le daim ?

PREMIER SEIGNEUR.—Monsieur, c’est moi.

JACQUES.—Présentons-le au duc comme un conquérant romain ; et il serait bon de placer sur sa tête les cornes du daim, pour laurier de sa victoire. Gardes-chasse, n’auriez-vous pas quelque chanson qui rendît cette idée ?

SECOND SEIGNEUR.—Oui, monsieur.

JACQUES.—Chantez-la : n’importe sur quel air, pourvu qu’elle fasse du bruit.

CHANSON.

               PREMIER SEIGNEUR.
Que donnerons-nous à celui qui a tué le daim ?
               SECOND SEIGNEUR.
Nous lui ferons porter sa peau et son bois !
               PREMIER SEIGNEUR.
Ensuite conduisons-le chez lui en chantant.
Ne dédaignez point de porter la corne ;
Elle servit de cimier, avant que vous fussiez né.
               SECOND SEIGNEUR.
Le père de ton père la porta,
Et ton propre père l’a portée aussi.
La corne, la corne, la noble corne,
N’est pas une chose à dédaigner.

(Ils sortent.)


Scène III

La forêt.

ROSALINDE et CÉLIE.

ROSALINDE.—Qu’en pensez-vous maintenant ? N’est-il pas deux heures passées ? et voyez comme Orlando se trouve ici ?