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Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1863, tome 8.djvu/133

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où nous pouvons, si vous voulez, nous retirer à présent.

Richmond. ― Quels hommes de marque ont péri dans l’autre armée ?

Stanley. ― John, duc de Norfolk, Walter, lord Ferrers, sir Robert Brakenbury et sir William Brandon.

Richmond. ― Qu’on les enterre avec les honneurs dus à leur naissance.― Qu’on proclame le pardon pour les soldats fugitifs qui reviendront se soumettre à nous, et ensuite, comme nous en avons pris l’engagement sacré, nous réunirons enfin la rose blanche et la rose rouge.― Puisse le ciel si longtemps irrité de leurs haines, sourire à la beauté de leur union ! Quel est le traître qui pourrait m’entendre, et ne pas dire amen ? Longtemps l’Angleterre en délire s’est déchirée elle-même ; le frère a versé aveuglément le sang de son frère ; le père dans son emportement massacrait son fils, et le fils était forcé de devenir l’assassin de son père, tous divisés par les détestables divisions d’York et de Lancastre. Ô qu’aujourd’hui enfin, Richmond et Élisabeth, légitimes héritiers des deux maisons royales, s’unissent ensemble de l’aveu de l’Éternel ! Et que leurs successeurs (grand Dieu ! si c’est ta volonté) donnent aux générations à venir le riche présent de la paix au doux visage, de la riante abondance, et des beaux jours de la prospérité ! fais tomber, ô Dieu bienfaisant, l’épée des traîtres qui voudraient ramener ces jours meurtriers, et faire verser à la pauvre Angleterre des ruisseaux de larmes sanglantes. Qu’ils ne vivent pas pour jouir de la prospérité de leur patrie, ceux qui voudraient par la trahison déchirer ce beau pays ; enfin les plaies de la guerre civile sont fermées, et la paix revit. Puisse-t-elle vivre longtemps ! ô Dieu, dis-nous amen.

(Tous sortent.)