ceux qui respirent en ce monde
seront morts. Vous vivrez encore, tant ma plume a de vertu, là où la vie
sans infidélité, jeter un coup d’œil sur les phrases de dédicace
qu’emploient les auteurs pour célébrer leur noble sujet, homme de tous
les livres. Tu es aussi parfait en connaissances que par ton teint, ton
mérite a des limites au delà de mes éloges, et tu es par conséquent
obligé de chercher de nouveau quelque empreinte plus récente des progrès
de nos jours. Fais-le, mon bien-aimé, mais lorsqu’ils auront imaginé
tous les traits ampoulés que peut prêter la rhétorique, tu n’en resteras
pas moins fidèlement représenté dans les paroles simples et vraies de
ton véridique ami, leurs peintures grossières sont bonnes lorsque les
originaux manquent de sang pour colorer leurs joues, pour toi, c’est
je n’ai point ajouté de fard à votre beauté. Je me suis aperçu ou j’ai
cru m’apercevoir que vous étiez au-dessous de l’offre stérile de la
dette d’un poëte, c’est pourquoi j’ai dormi en parlant de vous, afin que
vous pussiez montrer, puisque vous êtes en vie, combien une plume
vulgaire peut, en parlant du mérite, rester en dessous du mérite qui
fleurit en vous. Vous m’imputez ce silence à péché, et ce sera ma gloire
d’être resté muet, car je ne fais pas tort à votre beauté en gardant le
silence, tandis que d’autres ouvrent une tombe en voulant donner la vie ;
il y a plus de vie dans l’un de vos beaux yeux que vos deux poëtes n’en
davantage que ce grand éloge : vous seul êtes vous ? Dans quelles régions
réside le trésor qui pourrait montrer où vécut votre égal ? La plume qui
ne sait pas prêter quelque éclat à son sujet est bien misérablement
pauvre, mais celui qui parle de vous, s’il peut dire que vous êtes
vous-même, prête ainsi de la