valérie.—En vérité, vous viendrez avec moi : je vous apprendrai d’heureuses nouvelles de votre époux.
virgilie.—Oh ! madame, vous ne pouvez pas encore en avoir.
valérie.—Je ne plaisante pas : on en a reçu hier au soir.
virgilie.—Est-il bien vrai, madame ?
valérie.—Sérieusement : je ne vous trompe pas. Ce que je sais, je le tiens d’un sénateur : voici la nouvelle. Les Volsques ont une armée en campagne ; le général Cominius est allé l’attaquer avec une partie de nos forces. Votre époux et Titus Lartius sont campés sous les murs de Corioles : ils ne doutent pas du succès de ce siège, qui terminera bientôt la guerre. Je vous dis la vérité, sur mon honneur.—Venez donc avec nous, je vous en conjure.
virgilie.—Excusez-moi pour aujourd’hui, madame, et dans la suite je ne vous refuserai jamais rien.
volumnie.—Laissez-la seule, madame : de l’humeur qu’elle est, elle ne ferait que troubler notre gaieté.
valérie.—Je commence à le croire : adieu donc ! —Ah ! plutôt venez, aimable et chère amie ; venez avec nous, Virgilie : mettez votre gravité à la porte, et suivez-nous.
virgilie.—Non, madame ; non, en un mot. Je ne dois pas sortir.—Je vous souhaite beaucoup de plaisir.
valérie.—Eh bien donc !… Adieu.
SCÈNE IV
marcius.—Voici des nouvelles : je gage qu’ils en sont venus aux mains.
lartius.—Je parie que non, mon cheval contre le vôtre.