Prenons-nous tous par la main. Faites retentir à nos oreilles la plus bruyante musique. Moi, je vais vous placer : ce jeune homme va chanter, chacun répétera le refrain de toute la force de ses poumons.
Viens, monarque du vin,
Joufflu Bacchus à l’œil enflammé :
Noyons nos soucis dans tes cuves,
Couronnons nos cheveux de tes grappes.
Verse-nous, jusqu’à ce que le monde tourne autour de nous :
Verse-nous jusqu’à ce que le monde tourne autour de nous.
Que voulez-vous de plus ? Bonsoir, Pompée. Mon bon frère, laissez-moi vous prier de partir. Nos affaires sérieuses s’indignent de cette légèreté. Aimables seigneurs, séparons-nous. Vous voyez comme nos joues sont enflammées. Le vin a triomphé du robuste Énobarbus, et ma langue entrecoupe tout ce qu’elle dit. Cette folle débauche nous a tous vieillis, en quelque sorte. Qu’est-il besoin de plus de paroles ? Bonne nuit. Cher Antoine, ta main.
Je vous mettrai à l’épreuve sur le rivage.
Vous nous y verrez, seigneur. Donnez-moi votre main.
Oh ! Antoine, tu possèdes la maison de mon père ! — Mais, n’importe : nous sommes amis. Allons, descendez dans la chaloupe.
Prenez garde de tomber. — Ménas, je n’irai point à terre.
Non, venez à ma cabine. — Ces tambours, ces trompettes, ces flûtes ! — comment donc ! Que Neptune entende le bruyant adieu que nous disons à ces grands personnages ; sonnez et soyez pendus, sonnez comme il faut.
Holà ! voilà mon chapeau.
Ah ! noble capitaine, venez.