dans Rome que c’est l’eunuque Photin et vos femmes qui dirigent cette guerre.
Que Rome s’abîme ! et périssent toutes les langues qui parlent contre nous ! Je porte ma part du fardeau dans cette guerre, et, comme souveraine de mes États, je dois y remplir le rôle d’un homme. N’objecte plus rien, je ne resterai pas en arrière.
Je me tais, madame. — Voici l’empereur.
- (Entrent Antoine et Canidius.)
Ne te paraît-il pas étrange, Canidius, que César ait pu, de Tarente et de Brindes, traverser si rapidement la mer d’Ionie et emporter Toryne ? — Vous l’avez appris, mon cœur ?
La diligence n’est jamais plus admirée que par les paresseux.
Bonne satire de notre indolence, et qui ferait honneur au plus brave guerrier. — Canidius, nous le combattrons sur mer.
Oui, sur mer, sans doute.
Pourquoi mon général a-t-il ce projet ?
Parce qu’il nous en a défié.
Mon seigneur l’a aussi défié en combat singulier ?
Oui, et vous lui avez offert le combat à Pharsale, où César vainquit Pompée ; mais toutes les propositions qui ne servent pas à son avantage, il les rejette. Vous devriez en faire autant.
Vos vaisseaux sont mal équipés, vos matelots ne sont que des muletiers, des moissonneurs, des gens levés à la hâte et par contrainte. La flotte de César est montée par des marins qui ont souvent combattu Pompée : leurs vaisseaux sont légers, les vôtres sont pesants ; il n’y a pour vous aucun déshonneur à refuser le combat sur mer, puisque vous êtes prêt à l’attaquer sur terre.
Sur mer, sur mer.
Mon digne seigneur, vous perdez par là toute la supériorité que vous avez sur terre : vous démembrez votre armée, qui, en grande partie, est comp-