comme une mendiante porte ses marmots sur son dos ; et je crois que quand il m’aura estropié, il me faudra aller mendier avec cela de porte en porte.
(Entrent Adriana, Luciana, la courtisane, Pinch et autres.)
ANTIPHOLUS.—Allons, suivez-moi, voilà ma femme qui vient LA-bas.
DROMIO.—Maîtresse, respice finem, respectez votre fin, ou plutôt, comme disait le perroquet, prenez garde à la corde30.
Niote 30 : (retour)
Respice finem, respice funem, ces mots semblent renfermer une allusion à un fameux pamphlet du temps, écrit par Buchanan contre Liddington, lequel finissait par ces mots.
La prophétie du perroquet fait allusion à la coutume du peuple qui apprend à cet oiseau des mots sinistres. Lorsque quelque passant s’en offensait, le maître de L’oiseau lui répondait : Prenez garde, mon perroquet est prophète. WARBURTON.
ANTIPHOLUS, battant Dromio.—Veux-tu toujours parler ?
LA COURTISANE, à Adriana.—Eh bien ! qu’en pensez-vous à présent ? Est-ce que votre mari n’est pas fou ?
ADRIANA.—Son incivilité me le prouve assez.—Bon docteur Pinch, vous savez exorciser ; rétablissez-le dans son bon sens, et je vous donnerai tout ce que vous demanderez.
LUCIANA.—Hélas ! comme ses regards sont étincelants et furieux !
LA COURTISANE.—Voyez comme il frémit dans son transport !
PINCH.—Donnez-moi votre main, que je tâte votre pouls.
ANTIPHOLUS.—Tenez, voilà ma main, et que votre oreille la tâte.
PINCH.—Je t’adjure, Satan, qui es logé dans cet homme, de céder possession à mes saintes prières, et de te replonger sur-le-champ dans tes abîmes ténébreux ; je t’adjure par tous les saints du ciel.
ANTIPHOLUS.—Tais-toi, sorcier radoteur, tais-toi ; je ne suis pas fou.
ADRIANA.~Oh ! plût à Dieu que tu ne le fusses pas, pauvre âme en peine !
ANTIPHOLUS, à sa femme.—Et vous, folle, sont-ce LA vos