homme bien reconnaissant et bien vénérable ; et je rends grâces à Dieu pour vous.
LÉONATO. — Voilà pour tes peines.
DOGBERRY. — Dieu garde la fondation !
LÉONATO. — Va, je te décharge de ton prisonnier, et je te remercie.
DOGBERRY. — Je laisse un franc vaurien entre les mains de votre Seigneurie, et je conjure votre Seigneurie de le bien châtier vous-même pour l’exemple des autres. Dieu conserve votre Seigneurie ! Je fais des vœux pour le bonheur de votre Seigneurie : Dieu vous rende la santé. – Je vous donne humblement la liberté de vous en aller ; et si l’on peut vous souhaiter une heureuse rencontre, Dieu nous en préserve ! (À Verges.) Allons-nous-en, voisin.
(Dogberry et Verges sortent.)
LÉONATO. — Adieu, seigneurs ; jusqu’à demain matin.
ANTONIO. — Adieu, seigneurs, nous vous attendons demain matin.
DON PÈDRE. — Nous n’y manquerons pas.
CLAUDIO. — Cette nuit je pleurerai Héro.
LÉONATO, à la garde. — Emmenez ces hommes avec nous : nous voulons causer avec Marguerite, et savoir comment est venue sa connaissance avec ce mauvais sujet.
Scène II
Le jardin de Léonato. Bénédick et Marguerite se rencontrent et s’abordent.
BÉNÉDICK. — Ah ! je vous en prie, chère Marguerite, obligez-moi en me faisant parler à Béatrice.
MARGUERITE. — Voyons, voulez-vous me composer un sonnet à la louange de ma beauté ?
BÉNÉDICK. — Oui, et en style si pompeux, que nul homme vivant n’en approchera jamais ; car, dans l’honnête vérité, vous le méritez bien.
MARGUERITE. — Aucun homme n’approchera de moi ? Quoi donc ! resterai-je toujours en bas de l’escalier ?