les citoyens. — Vivez, Brutus, vivez, vivez !
premier citoyen. — Reconduisons-le en triomphe jusque dans sa maison.
second citoyen. — Élevons-lui une statue parmi ses ancêtres.
troisième citoyen. — Qu’il soit fait César.
quatrième citoyen. — Les meilleures qualités de César seront couronnées dans Brutus.
premier citoyen. — Il faut le conduire à sa maison avec de bruyantes acclamations.
brutus. — Mes concitoyens !
second citoyen. — Paix, silence ; Brutus parle.
premier citoyen. — Holà, silence.
brutus. — Bons concitoyens, laissez-moi me retirer seul, et, pour l’amour de moi, demeurez-ici avec Antoine. Accueillez le corps de César, et accueillez aussi sa harangue à la gloire de César. — C’est notre permission qui autorise Marc-Antoine à la faire. Je vous conjure, que personne ne sorte d’ici que moi seul, jusqu’à ce qu’Antoine ait parlé.
premier citoyen. — Holà, restez ; écoutons Marc-Antoine.
troisième citoyen. — Qu’il monte dans la tribune, nous l’écouterons. Noble Antoine, montez.
antoine. — Je suis reconnaissant de ce que vous m’accordez pour l’amour de Brutus.
quatrième citoyen. — Que dit-il de Brutus ?
troisième citoyen. — Il dit qu’il est reconnaissant envers nous tous de ce que nous lui accordons pour l’amour de Brutus.
quatrième citoyen. — Il ferait bien de ne pas parler mal de Brutus.
premier citoyen. — Ce César était un tyran.
troisième citoyen. — Oui, cela est certain : nous sommes bien heureux que Rome en soit délivrée.
second citoyen. — Paix : écoutons ce qu’Antoine pourra dire.
antoine. — Généreux Romains…
les citoyens. — Silence ! holà ! écoutons-le.