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ACTE QUATRIÈME


SCÈNE I

Toujours à Rome. — Une pièce de la maison d’Antoine.
ANTOINE, OCTAVE, LÉPIDUS, assis autour d’une table.

antoine. — Ainsi, tous ceux-là périront. Leurs noms sont pointés.

octave. — Votre frère aussi doit mourir. Y consentez-vous, Lépidus ?

lépidus. — J’y consens.

octave. — Pointez-le, Antoine.

lépidus. — À condition que Publius[1] ne vivra pas, le fils de votre sœur, Marc-Antoine.

antoine. — Il ne vivra pas : voyez, de ce trait, je le condamne. — Mais vous, Lépidus, allez à la maison de César, rapportez-nous le testament, et nous verrons à faire quelques coupures dans les charges qu’il nous a léguées.

lépidus. — Mais vous retrouverai-je ici. ?

octave. — Ou ici, ou au Capitole.

(Lépidus sort.)

antoine, regardant aller Lépidus. — C’est là un homme nul et sans mérite, bon à être envoyé en message. Lorsqu’il se fait trois parts de l’univers, convient-il qu’il soit l’un des trois copartageants ?

octave. — Vous le jugiez ainsi, et vous avez pris sa voix sur ceux qui doivent être désignés à la mort dans notre noire sentence de proscription !

  1. Ce ne fut point Publius, mais Lucius César, son oncle, qu’Antoine abandonna à la proscription. Plutarque, Vie d’Antoine.