Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 1.djvu/189

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LÉARTES.

Quelle cérémonie reste-t-il encore ? dites, quelle cérémonie encore ?

LE PRÊTRE.

Monseigneur, nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir, — au delà même de ce que l’Église peut tolérer. — Des prières ont été chantées pour son âme virginale, — et si ce n’avait été par égard pour le roi et pour vous, — elle eût été enterrée en plein champ, — au lieu de l’être en terre sainte.

LÉARTES.

Eh bien, je te le dis, prêtre dur, ma sœur sera un ange gardien, quand tu seras dans l’abîme à hurler.

HAMLET.

La belle Ofélia morte !

LA REINE.

Des fleurs à la fleur ! adieu ! — Je croyais orner ton lit nuptial, belle enfant, — et non suivre ton cercueil.

LÉARTES.

Arrêtez la terre un moment : adieu, sœur.

Il saute dans la fosse.

Maintenant jetez votre terre jusqu’à la hauteur de l’Olympe, — et faites ici une colline qui dépasse le vieux Pélion, — Quel est ce revenant ?

Hamlet saute dans la fosse après Léartes.
HAMLET.

Regarde, c’est moi, Hamlet le Danois.

LÉARTES.

Que le démon prenne ton âme !

HAMLET.

Oh ! voilà une mauvaise prière. — De grâce, ôte ta main de ma gorge, — car il y a en moi quelque chose de dangereux — que tu feras sagement de craindre. Écarte ta main. J’aimais Ofélia aussi tendrement que