Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 1.djvu/195

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HAMLET.

Mettez-le de côté. Je veux tirer une autre botte d’abord, — je boirai tout à l’heure.

LA REINE.

Tiens, Hamlet, la reine boit à toi.

Elle boit.
LE ROI.

Ne buvez pas, Gertrude ! Oh ! c’est la coupe empoisonnée !

HAMLET.

Léartes ! allons ! vous vous amusez avec moi ; — je vous en prie, tirez votre botte la plus savante.

LÉARTES.

Ah ! vous dites cela ? À vous maintenant ! — Je vais vous toucher, monseigneur, — et pourtant c’est presque contre ma conscience.

HAMLET.

En garde, monsieur !

Ils échangent leurs épées. Tous deux sont blessés. Léartes tombe. La reine tombe et meurt.
LE ROI.

Secourez la reine.

LA REINE.

Oh ! le breuvage ! le breuvage ! Hamlet, le breuvage !

HAMLET.

Trahison ! holà ! qu’on garde les portes !

LES SEIGNEURS.

Comment êtes-vous, seigneur Léartes ?

LÉARTES.

Comme un niais, — tué follement par ma propre épée ! — Hamlet, tu n’as pas en toi une demi-heure de vie. — L’arme fatale est dans ta main, — démouchetée et venimeuse. Ta mère est empoisonnée ; — ce breuvage était préparé pour toi !