Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 1.djvu/197

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HORATIO.

Si c’est un malheur ou un prodige que vous voulez voir, — regardez cette scène tragique.

FORTINBRAS.

Oh ! impérieuse mort ! que de princes — tu as tués tout sanglants d’un seul trait !

LES AMBASSADEURS.

Le message que nous avons rapporté d’Angleterre, — à quels princes le communiquerons-nous ? — Ô événements inattendus ! Malheureux pays !

HORATIO.

Prenez patience. Je montrerai au public entier — l’origine première de cette tragédie. — Qu’un échafaud soit dressé sur la place du marché, — et que l’élite du monde soit là — pour entendre l’histoire la plus triste — que jamais mortel ait pu raconter.

FORTINBRAS.

J’ai sur ce royaume des droits non oubliés — que l’occasion m’invite maintenant à réclamer. — Que quatre de nos premiers capitaines — portent Hamlet, comme un combattant, à son tombeau ; — car probablement, s’il eût vécu, — c’eût été un grand roi. — Enlevez les corps : un tel spectacle — ne sied qu’aux champs de bataille ; ici il fait mal.


fin du premier hamlet.