Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 1.djvu/227

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ments ; car ils sont, non les interprètes — de l’intention qui se montre sous leur vêtement, — mais les entremetteurs des désirs sacriléges, — qui ne profèrent tant de saintes et pieuses promesses — que pour mieux tromper. Une fois pour toutes, — je vous le dis en termes nets : à l’avenir, — ne calomniez pas vos loisirs en employant une minute — à échanger des paroles et à causer avec le seigneur Hamlet. — Veillez-y, je vous l’ordonne, passez votre chemin.
OPHÉLIA.

— J’obéirai, monseigneur.

Ils sortent.

SCÈNE IV.
[La plate-forme.]
Entrent Hamlet, Horatio et Marcellus.
HAMLET.

— L’air pince rudement. Il fait très-froid.

HORATIO.

— L’air est piquant et aigre.

HAMLET.

— Quelle heure, à présent ?

HORATIO.

Pas loin de minuit, je crois.

MARCELLUS.

— Non, il est déjà sonné.

HORATIO.

— Vraiment ? Je ne l’ai pas entendu ; alors le temps approche — où l’esprit a l’habitude de se promener.

On entend au dehors une fanfare de trompettes et une décharge d’artillerie.