Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 1.djvu/279

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est qui se mettent à rire d’eux-mêmes pour faire rire un certain nombre de spectateurs ineptes, au moment même où il faudrait remarquer quelque situation essentielle de la pièce. Cela est indigne, et montre la plus pitoyable prétention chez le bouffon dont c’est l’usage. Allez vous préparer.
Sortent les comédiens.
Entrent Polonius, Rosencrantz et Guildenstern.
HAMLET, à Polonius.

Eh bien, monseigneur le roi entendra-t-il ce chef-d’œuvre ?

POLONIUS.

Oui. La reine aussi, et cela tout de suite.

HAMLET.

Dites aux acteurs de se dépêcher.

Sort Polonius.
À Rosencrantz et à Guildenstern.

Voudriez-vous tous deux presser leurs préparatifs ?

ROSENCRANTZ ET GUILDENSTERN.

Oui, monseigneur.

Sortent Rosencrantz et Guildenstern.
HAMLET.

Holà ! Horatio !

Entre Horatio.
HORATIO.

— Me voici, mon doux seigneur, à vos ordres.

HAMLET.

— Entre tous ceux avec qui j’ai jamais été en rapport, — Horatio, tu es par excellence l’homme juste.

HORATIO.

— Oh ! mon cher seigneur !

HAMLET.

Non, ne crois pas que je te flatte. — Car quel avantage