Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 1.djvu/339

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DEUXIÈME PAYSAN.

Comment ! il n’en avait pas.

PREMIER PAYSAN.

Quoi ! es-tu païen ? Comment comprends-tu l’Écriture ? L’Écriture dit : Adam bêchait ; pouvait-il bêcher sans armes ? Je vais te poser une autre question ; si tu ne réponds pas péremptoirement, confesse-toi…

DEUXIÈME PAYSAN.

Va toujours.

PREMIER PAYSAN.

Quel est celui qui bâtit plus solidement que le maçon, le constructeur de navires et le charpentier ?

DEUXIÈME PAYSAN.

Le faiseur de potences ; car cette construction-là survit à des milliers d’occupants.

PREMIER PAYSAN.

Ton esprit me plaît, ma foi ! La potence fait bien. Mais comment fait-elle bien ? Elle fait bien pour ceux qui font mal : or tu fais mal de dire que la potence est plus solidement bâtie que l’Église ; argò, la potence ferait bien ton affaire. Cherche encore : allons.

DEUXIÈME PAYSAN.

Qui bâtit plus solidement qu’un maçon, un constructeur de navires ou un charpentier ?

PREMIER PAYSAN.

Oui, dis-le-moi, et tu peux débâter.

DEUXIÈME PAYSAN.

Parbleu ! je peux te le dire à présent.

PREMIER PAYSAN.

Voyons.

DEUXIÈME PAYSAN.

Par la messe ! je ne peux pas.