Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 2.djvu/140

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
sant, — se dispersent et balaient follement le ciel ; — c’est ainsi qu’à sa vue tous ses camarades se sauvent ; — je trépigne, et tous de tomber les uns sur les autres, — et de crier au meurtre, et d’appeler Athènes au secours. — Leur raison si faible, égarée par une frayeur si forte, — a tourné contre eux les êtres inanimés. — Les épines et les ronces accrochent leurs vêtements, — aux uns, leurs manches, aux autres, leur chapeau : ils laissent partout leurs dépouilles. — Je les ai emmenés, éperdus d’épouvante, — et j’ai laissé sur place le tendre Pyrame métamorphosé. — C’est à ce moment, le hasard ainsi l’a voulu, — que Titania s’est éveillée et s’est aussitôt amourachée d’un âne.
OBÉRON.

— Cela s’arrange mieux encore que je ne pouvais l’imaginer. — Mais as-tu mouillé les yeux de l’Athénien — avec le philtre d’amour, ainsi que je te l’ai dit ?

PUCK.

— Je l’ai surpris dormant. C’est encore une chose faite ; — et l’Athénienne était à ses côtés ; — à son réveil, il a dû nécessairement la voir. —

Entrent Démétrius et Hermia.
OBÉRON.

— Ne t’éloigne pas ; voici notre Athénien.

PUCK.

— C’est bien la femme, mais ce n’est pas l’homme.

DÉMÉTRIUS, à Hermia.

— Oh ! pourquoi rebutez-vous ainsi quelqu’un qui vous aime tant ? — Gardez ces murmures amers pour votre amer ennemi.

HERMIA.

— Je me borne à te gronder, mais je devrais te traiter plus durement encore ; — car tu m’as donné, j’en ai peur,