Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 2.djvu/166

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bles — comme les montagnes lointaines qui se confondent avec les nuages.
HERMIA.

— Il me semble que mes regards divergent — et que je vois double.

HÉLÉNA.

Et moi aussi : — Démétrius me fait l’effet d’un bijou trouvé, — qui est à moi, et pas à moi.

DÉMÉTRIUS.

Êtes-vous sûrs — que nous sommes éveillés ? Il me semble, à moi, — que nous dormons, que nous rêvons encore. Ne pensez-vous pas — que le duc était ici et nous a dit de le suivre ?

HERMIA.

— Oui ; et mon père, aussi.

HÉLÉNA.

Et Hippolyte.

LYSANDRE.

— Et il nous a dit de le suivre au temple.

DÉMÉTRIUS.

— Vous voyez donc que nous sommes éveillés : suivons-le ; — et, chemin faisant, nous nous raconterons nos rêves. —

Ils sortent.
Au moment où ils sortent, Bottom s’éveille.
BOTTOM.

Quand ma réplique viendra, appelez-moi, et je répondrai ; ma prochaine est à très-beau Pyrame. Holà ! hé !… Pierre Lecoing ! Flûte, le raccommodeur de soufflets ! Groin, le chaudronnier ! Meurt de Faim ! Dieu me garde ! ils ont tous décampé en me laissant ici endormi ! J’ai eu une vision extraordinaire. J’ai fait un songe : c’est au-dessus de l’esprit de l’homme de dire ce qu’était ce songe. L’homme, qui entreprendra d’expliquer ce songe, n’est